Athénée royal Orsini Dewerpe est l’héritier des deux Écoles moyennes de l’Etat, institutions d’enseignement séculaires à Jumet.
L’École moyenne de l’Etat pour garçons a été créée par un Arrêté royal de 1869, dans la foulée de la loi dite Van Humbeeck, et son organisation a été confiée dans un premier temps à la commune de Jumet.
L’École était située dans des bâtiments construits en carré autour d’une grande cour intérieure, sur l’emplacement actuel de l’Athénée et de l’École industrielle. Construite à proximité du quartier de la Station, elle est idéalement située dans un quartier desservi par le chemin de fer, et de ce fait, riche en commerces de toute espèce.
L’École moyenne des filles – ou « pour demoiselles » comme l’indique l’enseigne – est quant à elle située à la rue Bréderode, avec une façade principale donnant sur la rue Puissant.
La période de l’entre-deux-guerres sera marquée par la figure d’Orsini Dewerpe. Fils de Pierre-Joseph Dewerpe, industriel et conseiller communal à Jumet, Orsini étudie à l’Ecole normale de Nivelles d’où il sort diplômé Régent littéraire. Il devient professeur de français à l’École moyenne de Jumet ainsi qu’à l’École industrielle. Quelques années plus tard, il devient Directeur de ces deux mêmes institutions. Personnage lettré, musicien, compositeur, Orsini Dewerpe écrit des textes de chansons wallonnes comme la marche des Vaillants bleus dont est issue la devise de l’Athénée qui porte aujourd’hui son nom : Franchise et volonté. Il se produit aussi sur scène accompagnant au piano, jusqu’à Paris, son ami le chanteur Jules Cognioul. Mais Orsini Dewerpe est aussi un bon vivant, francophile, amateur de bon vin et de bonne chère. Marqué par les exactions de l’occupant allemand pendant la Première Guerre mondiale, Orsini Dewerpe, de santé fragile, ne supportera pas la seconde occupation et décèdera, retour d’une brève période d’exil, en 1942.
La double fonction de Directeur d’Orsini Dewerpe, à la fois de l’École moyenne de l’État pour garçons et de l’École industrielle de la Commune de Jumet, témoigne de l’origine commune des deux institutions un temps organisées ensemble par la Commune. Ainsi, les anciens comme les nouveaux bâtiments des deux institutions ont longtemps fait l’objet d’une occupation partagée, jusque dans le courant des années 1980. Au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, s’ouvre pour les deux écoles une période de reconstruction des infrastructures. Les anciens bâtiments en carré sont progressivement démolis à mesure que sont construits les différents corps de bâtiments actuels en quatre phases distinctes. Est d’abord construit dans les années 1950 le bâtiment actuellement occupé par l’École industrielle au numéro 23A de la rue Ledoux. C’est ensuite l’imposant bâtiment de la rue Gendebien, visible depuis la Coupe, qui est édifié dans les années 1960. Un bâtiment de type ACOMAL est ensuite inauguré en 1974 pour accueillir les ateliers de cours pratiques, auquel sera adjoint, plus tard, le garage didactique de la section des mécaniciens automobiles.
L’Athénée royal mixte a repris, entre-temps, au début des années 1970, les missions des deux Écoles moyennes de l’État, fusionnées au début des années 1970, en ouvrant la voie à une fréquentation commune des mêmes classes de l’enseignement rénové par les filles et les garçons.
L’École fondamentale annexée à l’Athénée s’est depuis installée dans les locaux auparavant occupés par l’École moyenne des filles, qui, en dehors d’un agrandissement dans les années 1930, ont gardé à peu de choses près leur structure d’origine. Ces bâtiments s’étendent de la rue Puissant à la rue Surlet, en passant par la rue Bréderode. La section fondamentale de l’Athénée compte aujourd’hui plus de 200 élèves en maternelle et en primaire.
Le succès du nouvel athénée dans les années 1970, période de démocratisation de l’enseignement secondaire, et sous la direction du Préfet Émile Henry, rend, malgré les trois phases de construction, les locaux trop étroits. Ainsi, les élèves du degré supérieur de l’enseignement général et leurs professeurs connaîtront pendant plusieurs années les joies de l’occupation du château Ledoux, temporairement préempté par l’État, dans le bas de la rue du même nom. Cette vie un peu plus libre des élèves les plus âgés de l’établissement, et leur apprentissage de l’autonomie à cette occasion, marquera de nombreux élèves de cette époque.
La dernière grande phase de travaux d’infrastructure débute en 1987 avec la construction d’une aile de bâtiment dédiée aux bureaux et à l’accueil au rez-de-chaussée, à des locaux de cours et des laboratoires de sciences modernes aux étages, et parallèlement à l’édification d’un hall sportif comprenant une vaste salle omnisports et deux salles de sport annexes, ce qui fait de l’Athénée une des rares écoles où le cours d’éducation physique peut être dispensé sans déplacement extérieur.
En octobre 2000, les autorités communales de la Ville de Charleroi, à l’initiative d’un Comité de quartier, décident de faire ériger sur le triangle de pelouse séparant le trottoir du nouveau bâtiment un monument prenant la forme du buste d’Orsini Dewerpe, en présence de la fille du poète. Quelques mois plus tard, l’Athénée prend le nom d’Orsini Dewerpe, sous l’égide de Mme Françoise Émonts, Préfète des Études.